La Séléction t.1 – Kiera Cass

A la rencontre du livre…

selection-cvrTitre : La Sélection

Titre original : The Selection ; traduit de l’américain par Madeleine Nasalik

Auteur : Kiera Cass

Editions : Robert Laffont

Edition originale : HarperCollins Children’s Books

Genre : Roman jeunesse

Publication : 2012


L’histoire…

35 CANDIDATES, 1 COURONNE, LA COMPÉTITION DE LEUR VIE

Trois cents ans ont passé et les États-Unis ont sombré dans l’oubli. De leurs ruines est née Illeá, une monarchie de castes. Mais un jeu de téléréalité pourrait bien changer la donne.

Elles sont trente-cinq jeunes filles : la « Sélection » s’annonce comme l’opportunité de leur vie. L’unique chance pour elles de troquer un destin misérable contre un monde de paillettes. L’unique occasion d’habiter dans un palais et de conquérir le cœur du prince Maxon, l’héritier du trône.

Mais pour America Singer, cette sélection relève plutôt du cauchemar. Cela signifie renoncer à son amour interdit avec Aspen, un soldat de la caste inférieure. Quitter sa famille. Entrer dans une compétition sans merci. Vivre jour et nuit sous l’œil des caméras…

Puis America rencontre le Prince. Et tous les plans qu’elle avait échafaudés s’en trouvent bouleversés…

TOUT JEU COMPORTE DES RÈGLES, ET LES RÈGLES SONT FAITES POUR ÊTRE TRANSGRESSÉES.


La partie peut commencer !

                La Sélection de Kiera Cass m’a été conseillée il y a déjà plusieurs années par une amie (je vous conseille d’ailleurs d’aller jeter un œil ou deux sur son blog). Quand je me suis décidée à le lire il y a quelques jours et que j’ai relu le résumé, je n’étais plus si convaincue de mon choix. J’ai quand même ouvert le livre, « pour voir », et sans aller jusqu’à dire que j’ai adoré, j’ai passé un bon moment.

                Au début, j’ai eu du mal à trouver un quelconque intérêt à l’intrigue : un peu trop lente à se mettre en place, j’avais l’impression qu’on tournait autour du pot. Mais quand la compétition commence réellement, je me suis sentie happée par l’histoire. Le contraste saisissant entre le monde de paillettes que découvrent les Sélectionnées et le système politique d’Illeá lui donne en effet beaucoup de corps. Au final, il se passe tellement de choses qu’on a l’impression que tout ne pourra pas être résolu avant la fin du livre et le dénouement laisse tant de choses en suspens qu’il nous donne bien envie de lire la suite. La Sélection est une histoire qui a ainsi le mérite d’être simple à suivre, le genre de lecture où on ne se prend pas la tête et où on accepte de jouer le jeu.

                J’ai tout de même quelques regrets et frustrations liées à cette intrigue. Tout d’abord, tout reste assez prévisible et aucun rebondissement ne m’a réellement surprise. La « compétition sans merci » entre les Sélectionnées n’est pas très crédible non plus. Le livre regorge de bons sentiments et, de ce fait, les coups bas entre les candidates sont rares et très vite oubliés sitôt qu’ils se sont produits. Enfin, un point du résumé est assez mensonger : les personnages sont censés « vivre jour et nuit sous l’œil des caméras ». L’émission de téléréalité, qui pourtant pourrait amener des éléments intéressants, est finalement complètement oubliée dans le roman. Les caméras sont rappelées ici et là, mais elles n’apportent finalement rien à l’histoire. On est bien loin du côté « Big Brother » malsain et dérangeant qui aurait pu nous fournir matière à penser.

                Cette histoire nous est relatée par America Singer (je pense que la narration à la première personne aide beaucoup à notre implication dans le roman). La jeune fille est une candidate désintéressée : elle n’accepte de participer à la Sélection que pour venir en aide à sa famille et tenir la promesse qu’elle a faite à Aspen, son petit ami. Même si on a déjà vu personnage principal plus abouti, elle peut de plus se montrer agaçante et trop peu sûre d’elle, son entêtement et sa générosité me l’ont rendue attachante. Par ailleurs, le récit s’attarde davantage sur ses qualités que sur ses caprices, ce qui la rend d’autant plus sympathique. Ses faits et gestes insistent sur l’importance de rester soi-même en toutes circonstances, une thématique qui me tient à cœur.

                La Sélection, on s’en doute dès le résumé, est une romance. On nous la présente comme un triangle amoureux, mais c’est un peu plus compliqué que cela. America est déjà amoureuse de quelqu’un d’autre quand elle rencontre le Prince, ce qui change considérablement la donne. Ainsi, l’histoire d’amour à laquelle on s’attend tarde à arriver et laisse d’abord une large place à l’amitié. Malgré tout, on n’échappe pas aux clichés du genre, notamment celui de la jolie roturière qui tombe amoureuse du prince, et réciproquement. De plus, les deux hommes, qui composent avec America le triangle amoureux, paraissent bien fades. Aspen, très changeant et peu cohérent avec lui-même, m’a vite agacée, tandis que le prince Maxon manque cruellement de charisme (étonnant pour une tête couronnée).

                En revanche, j’ai beaucoup aimé l’univers créé dans ce roman. Ce dernier, très sombre, nous emmène à la découverte d’un monde oppressant. Les États-Unis, au terme de guerres successives qui les ont affaiblis et appauvris, se sont effondrés. Née de leurs cendres, la monarchie d’Illeá s’évertue de maintenir une paix durable par tous les moyens nécessaires. Un peu comme dans Hunger Games de Suzanne Collins avec le principe des douze districts, la société est divisée en castes, les individus ont très peu d’opportunités de s’extraire de leur position sociale et le gouvernement opère un contrôle très strict de leur vie. Mais avec l’arrivée d’America dans la compétition la plus médiatisée du pays, ce système est sur le point de changer.

                Cependant, une fois encore, il y a un problème de développement : la dystopie manque de détails. Tout ce que l’on sait, c’est un résumé synthétique de l’histoire du pays, que des renégats attaquent la monarchie (mais on ne sait ni pour quelles raisons, ni dans quel but) et que la société fonctionne avec un système contraignant de castes. On ne peut donc qu’espérer que la suite approfondisse cette dimension qui pourrait donner au roman  une couleur encore plus intéressante !

                Jusqu’ici, ma chronique n’a pas été des plus élogieuses… Et pourtant, j’ai dévoré La Sélection en seulement trois jours. Il y a vraiment quelque chose d’addictif dans la plume de Kiera Cass qui m’a empêchée de reposer le livre. L’écriture, fluide et agréable, nous prend en quelque sorte par la main et nous invite à continuer notre lecture. On ne voit plus le temps passer et on n’a plus qu’une envie : connaître le fin mot de l’histoire.

                S’il ne m’a pas toujours entièrement séduite, La Sélection de Kiera Cass est un roman parfait pour la cible qu’il vise (les adolescentes et jeunes adultes). Il se lit très vite et l’histoire reste malgré tout intéressante et captivante. En ce qui me concerne, je lirai peut-être le deuxième tome, en espérant que l’auteure y développe un peu plus ce qui « pêche » dans le premier.

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