Oscar et la dame rose – Eric-Emmanuel Schmitt

A la rencontre du livre…

Titre : Oscar et la dame roseOscar et la dame rose

Auteur : Eric-Emmanuel Schmitt

Editions : Albin Michel

Genre : Roman épistolaire

Année de publication : 2002


L’histoire…

Voici les lettres adressées à Dieu par un enfant de dix ans.

Elles ont été retrouvées par Mamie Rose, la « dame rose » qui vient lui rendre visite à l’hôpital pour enfants. Elles décrivent douze jours de la vie d’Oscar, douze jours cocasses et poétiques, douze jours pleins de personnages drôles et émouvants.

Ces douze jours seront peut-être les douze derniers. Mais, grâce à Mamie Rose qui noue avec Oscar un très fort lien d’amour, ces douze jours deviendront légende.


« Merci de m’avoir fait connaître Oscar » (Mamie Rose, p.99)

                Oscar et la dame rose, c’est ma première rencontre avec la plume magique d’Eric-Emmanuel Schmitt, mon premier coup de foudre, mon premier amour presque (j’exagère, mais pas tant que ça). Ce roman, c’est tout à la fois pour moi : une histoire sublime, une prose splendide, un des premiers livres qui ont fait de moi la lectrice vorace que je suis. Par cette chronique très personnelle, j’espère vous donner envie de (re)découvrir ce chef-d’œuvre de la littérature contemporaine.

                Oscar est un jeune garçon pas tout à fait comme les autres : âgé de dix ans seulement, il lutte chaque jour contre un cancer qui l’envahit. Il peut néanmoins compter sur Mamie Rose, une bénévole à l’hôpital qui s’occupe des enfants, pour égayer ses journées. Celle-ci lui propose de vivre les douze derniers jours de décembre – les « jours divinatoires » – comme si, chaque jour, il vieillissait de dix ans. Cette intrigue est une idée de génie et sa vaste palette d’émotions nous touche au plus haut point. On commence par rire à s’en tordre les boyaux, mais on referme le livre le cœur brisé et les yeux en larmes. Ce n’est pas un roman qui se lit, mais qui se vit.

                Oscar est malade, certes, mais c’est avant tout un enfant. Ce personnage si particulier donne lieu à une rencontre plus qu’intelligente entre la maturité de ce petit garçon, que la maladie a fait grandir trop vite, et l’innocence qu’il garde toujours. Ce mélange insolite permet à Eric-Emmanuel Schmitt d’aborder, avec ce qui semble être une grande facilité, un sujet extrêmement difficile : la maladie grave chez l’enfant. L’écriture est tellement brillante que l’histoire en devient presque légère.

                Toute l’intrigue est portée par Oscar qui, dans ses lettres à Dieu, raconte son histoire, son quotidien à l’hôpital et ses pensées les plus profondes. Son franc-parler inébranlable, ses répliques tordantes et sa vision unique du monde en font d’emblée un personnage hilarant et attendrissant en même temps, auquel on s’attache en un clin d’œil et qu’on peine à quitter au moment de refermer le livre. Oscar, c’est aussi une belle (et insolite) amitié avec Mamie Rose qui l’aide à accepter la vie comme elle vient. Le dévouement de cette dernière envers le jeune garçon la rend à son tour terrible touchante, même si c’est avant tout son authenticité, parfois à la limite du grossier, qui nous interpelle et nous fait passer un merveilleux moment.

                Main dans la main, les deux protagonistes vont entreprendre un émouvant voyage initiatique. Par ses lettres à Dieu et les conseils qu’il trouve auprès de la « dame rose », Oscar apprend et s’élève. Oscar et la dame rose contient donc une bonne dose de philosophie, mais toujours accessible car abordée avec la candeur du garçon. Avec ce jeune personnage et grâce au ton onirique d’Eric-Emmanuel Schmitt, on apprend à notre tour à savourer la vie jour après jour.

                Oscar et la dame rose a été adapté au cinéma en 2009 par nul autre qu’Eric-Emmanuel Schmitt en personne. Même si rien ne vaut le roman original, le film est très bien réalisé (ça aide d’avoir l’auteur aux commandes !) : l’essentiel y est restitué, sinon avec fidélité, avec intelligence, et l’onirisme caractéristique de la plume de cet écrivain est représentée de façon astucieuse. Le casting, quant à lui, est exceptionnel. Michèle Laroque, dans le rôle de la « dame rose », m’a émue, Amir Ben Abdelmoumen, excellent Oscar, m’a, lui, littéralement bouleversée. Un véritable chef-d’œuvre du septième art !

                Oscar et la dame rose est donc un roman brillant d’Eric-Emmanuel Schmitt. C’est le plus beau livre qu’il m’ait été donné de lire. Première rencontre avec cet écrivain de génie, c’est certainement l’un des livres les plus précieux que je possède, tant par l’histoire magnifique qu’il raconte, que par la valeur symbolique qu’il véhicule pour moi.

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